Comme tous les ans s’est tenu début avril le très attendu
spectacle de l’Ecole de danse de l’Opéra de Paris.
Quatre pièces étaient au programme de cette année :
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Concerto en ré, de Claude Bessy
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Napoli (Fête des fleurs à Genzano, Pas de six et Tarentelle),
d’Auguste Bournonville
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Scaramouche, de José Martinez
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Yondering, de John Neumeier
Un programme parfaitement équilibré, qui allie technique
classique à liberté néoclassique, tout en permettant à toutes les divisions de
se produire sur scène, et pas seulement les plus âgés.
Concerto en
ré
Tunique blanche pour les filles, collants gris pour les
garçons, divisions qui se succèdent aux autres, et rigueur académique :
Concerto en ré pourrait n’être qu’une simple succession de technique, une sorte
de Démonstration chorégraphiée.
Or c’est tout autre chose qui se dégage. Claude Bessy a
conçu cette pièce comme un vrai hommage à l’Ecole de danse française, dans toute son élégance et sa précision, le
tout judicieusement porté par la musique de Bach.
© Opéra de Paris
Le ballet débute par les élèves de sixième division, en
demi-cercle : des exercices simples, mais propres et appliqués. Suivent ensuite
des jeunes filles d’une douzaine d’années, dans des exercices de pointes pas
faciles du tout, mais dont elles se sortent admirablement bien.
Les divisions se succèdent ainsi, augmentant au fur et
mesure les difficultés : les enfants du début laissent la place à de jeunes
gens en passe de devenir préprofessionnels.
L’escargot final est le clou du spectacle, une trouvaille
visuelle, qui permet de remonter progressivement jusqu’au plus petit des petits
rats.
Cette pièce très émouvante permet de se rendre compte du
chemin parcouru par les élèves depuis leur entrée à l’Ecole.
Napoli
L’école proposait le ballet Napoli : Fête des fleurs à
Genzano, et Pas de six et Tarentelle.
L’Ecole danoise de Bournonville est directement inspirée de
l’Ecole française, avec notamment une petite batterie redoutable de vélocité.
Fête des fleurs à
Genzano est un pas de deux très enjoué, mettant bien en valeur les deux élèves.
Ces derniers se sortent sans aucune difficulté des pièges de la chorégraphie.
© Opéra de Paris
Pour Pas de six et Tarentelle, l’argument est simple : des
jeunes gens se regroupent sur une place de Naples pour danser et s’amuser.
La pièce permet de mettre en avant les grands élèves qui se
préparent à devenir professionnels : tout le monde ou presque a eu droit à un
passage en solo ou en duo.
Ça tourne, ça saute, ça virevolte...le ballet est un régal
pour les yeux, tout en proposant une chorégraphie parfaitement adaptée au style
enseigné à ll’Ecole de l’Opéra de Paris.
Scaramouche
Créé en 2005 par José Martinez, ce ballet a été conçu
exclusivement pour les petites classes de l’Ecole.
En partant de la question “que font les élèves à 13h25,
juste avant le début de la classe de danse ?”, José Martinez a imaginé un
joyeux carnaval, où se croisent pêle-mêle des personnages de la commedia
del’arte, des petites souries en tutu adorables, un mini Albrecht accompagnées
de jolies Wilis bleutées, et des petits garçons facétieux.
© Sveva Vigevano
Chapeautés par Scaramouche, le seul “grand” du ballet, tous
les élèves s’en donnent à coeur joie, et font preuve de beaucoup d’application
et d’une grande qualité d’interprétation.
Souvent absents des spectacles de l’Ecole, les jeunes
danseurs trouvent ici une chorégraphie créée sur-mesure, où chacun peut
s’exprimer, malgré une technique forcément limitée.
Yondering
Programmé en fin de spectacle, ce ballet arrive à point
nommé pour les grands élèves. Libérés de l’académisme des pièces précédentes,
les danseurs débordent d’énergie, bien que la chorégraphie néoclassique ne soit
pas évidente du tout.
Dans une tenue des plus simples (pantalons et bretelles pour
les garçons, robe jaune pour les filles) les groupes se font et se défont,
filles et garçons se cherchent, se trouvent parfois, le tout sur
d’enthousiasmants chants populaires de Foster.
© David Elofer
Tantôt enjoués, tantôt lyriques, les élèves nous
communiquent leur joie de danser, de se produire sur cette si belle scène de
l’Opéra.
Yondering, expression américaine qui signifie “le saut vers
l’inconnu”, est un ballet on ne peut plus approprié pour ces élèves qui
s'apprêtent à devenir professionnels, et à s’éparpiller aux quatre coins du
monde à la fin de l’année.
Claire Foucqueteau.
J'ai été voir Yondering, c'était super :)
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