Gala des Etoiles

Le 21 mars dernier, des étoiles du monde entier se sont données rendez-vous à Marseille, à l’occasion du 2ème Gala des étoiles organisé par Manuel Legris.

Difficile de donner un détail exhaustif de la représentation, car les organisateurs n’ont pas jugé bon de fournir un programme détaillant les prestations du soir et leurs artistes.


Nous pouvons toutefois nous attacher à l’essentiel : une belle soirée très variée, qui a eu le mérite de proposer aussi bien des extraits du répertoire que des morceaux contemporains, comme ceux proposés par Patrick de Bana.


Le principe du gala peut à première vue dérouter les personnes qui n’y sont pas habituées. Il s’agit d’un enchaînement de pas de deux et de solos sans lien les uns avec les autres, et surtout sans histoire.

Mais cela est surtout un prétexte pour nous offrir une soirée de pure danse, où la technique et la joie de danser sont à l’honneur.

Où la danse vient aussi à la rencontre du public, pour lui offrir des morceaux qu’il n’a pas l’habitude de voir.

Nous avons ainsi pu découvrir un extrait de La fille duPharaon, remonté par Pierre Lacotte pour le Bolchoi en 2003, ou encore un pas de deux issu d’Anna Karerine de Boris Eifmann.

La pluralité de l’origine des danseurs met en lumière la diversité des Ecoles qui existent en danse classique.

Ainsi, avec des pas de deux issus du Lac des cygnes et de la Belle au bois dormant, deux couples nous proposent une véritable leçon de style russe : des bras sublimes, une superbe amplitude de jambes et de sauts, portés par un vrai engagement dans l’interprétation, et bien sûre, une technique sans faille.

Mais les vraies stars de la soirée, ce sont nos deux danseurs de l’Opéra de Paris : Charline Giezendanner accompagnée de Mathias Heymann.

Le danseur marseillais et sa partenaire ont déclenché une véritable ovation dans la salle.

Mathias Heymann a tout d’abord dansé la variation lente du deuxième acte de la Belle au bois dormant. Cette variation peut parfois sembler longue et dépourvue d’un réel intérêt, surtout sortie de son contexte.

Or c’est tout le contraire qui s’est produit : malgré l’absence d’histoire préalable, le danseur a su faire preuve d’une réelle interprétation, ainsi qu’une grande musicalité.
Le danseur revient en seconde partie, cette fois accompagné de Mlle Giezendanner, pour danser Donizetti, un pas de deux chorégraphié par Manuel Legris.

Si le Lac des cygnes sied parfaitement aux Russes, Donizetti pas de deux est définitivement construit pour des danseurs de l’Opéra de Paris : c’est un ravissement de pas d’école française.

Charline Giezendanner est piquante et précise, avec une technique impériale : la voir danser cette chorégraphie est un ravissement pour les yeux.

Quant à Mathias Heymann, il peut dans ce pas de deux démontrer enfin l’étendue de sa virtuosité. C’est un festival de sauts, de tours, de précision et d’élégance.

Les deux danseurs nous ont offerts un moment de danse pur comme l’on aimerait en voir plus souvent !


Le Gala des étoiles fut en définitive une vraie belle soirée de danse, servie par des Etoiles internationales dont la venue est toujours un réel plaisir pour les balletomanes marseillais. 


Claire Foucqueteau

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