Les soirées marseillaises du Saint Petersbourg Ballet Théâtre : le Lac des Cygnes

La compagnie du Saint Petersbourg Ballet Théâtre était à Marseille au mois de mars, pour deux représentations consécutives : le Lac des Cygnes et la Bayadère.

Depuis quelques années, plusieurs compagnies d’Europe de l’Est, et principalement de Russie réalisent de nombreuses tournées à travers l’Europe. Il s’agit d’ailleurs de leur principale source de revenus.


Les noms de ces compagnies ont tendance à entretenir la confusion dans l’esprit du public : non, le Saint Petersbourg Ballet Théâtre n’est pas la troupe du Mariinsky, comme le Moscou Ballet n’est pas le Bolchoï.

Il est évident que la qualité n’est pas la même, et certains peuvent s’en trouver déçus.

Or, même d’une qualité moindre, il est quand même bien agréable de voir des ballets du répertoire en province, qui parait parfois si loin de la capitale…

Revenons sur la 1ère représentation, le ballet mythique par excellence : le Lac des Cygnes.

Cette petite compagnie, comme c’est souvent le cas dans ces petites troupes, est portée par de superbes solistes, qui peuvent faire oublier un corps de ballet parfois hésitant.

Dès le 1er acte, les danseurs réussissent à embarquer le spectateur dans l’histoire, avec des costumes d’une belle qualité, une musique superbement jouée ( un orchestre en “live” s’il vous plait), et beaucoup d’entrain dans la danse.

Le danseur interprétant le fou du roi est un véritable virtuose, proposant un festival de tours et de sauts. Les spectateurs ne s’y trompent pas et lui réserve une vraie ovation.


© Lionel Vadam




Le prince est techniquement très sûre, et met beaucoup d’intention dans l’interprétation.

Malheureusement, le corps de ballet féminin pêche par un manque d’ensemble flagrant : une ou deux danseuses semblent même à la peine. Cette désynchronisation se retrouvera tout au long du ballet, même durant le fameux pas de quatre des petits cygnes.

Mais toutes ces imperfections sont vite effacées, tant la danseuse soliste Irina Kolesnikova est impériale. Une ligne magnifique, des bras sublime, une excellente musicalité, et une technique à toute épreuve. 
Aussi bien cygne blanc que cygne noir, son interprétation est impeccable.



© St Petersburg Ballet Theatre


Le pas de deux de l’acte II en est devenu un moment féérique, où la salle a retenu son souffle, de peur de troubler l’harmonie parfaite qui régnait sur scène.

Quant à l’acte III, il est aussi flamboyant et coloré que le l’acte II était doux et délicat.

Les danses espagnoles et napolitaines sont de hautes volées, et le corps de ballet semble avoir retrouvé un peu de sa superbe.

Les deux solistes survolent toujours l’ensemble, avec une Odile diabolique, aux fouettés acérés.

Pas de fin tragique pour cette version : l’amour du prince et d’Odette triomphe sur Rothbart.

En conclusion ? Une soirée bien sympathique, où certes tout n’était pas parfait, mais qui a le mérite d’offrir au public loin de Paris un grand classique du répertoire.



Et qui bouderait son plaisir devant un orchestre jouant la musique de Tchaikovsky en direct ? 

Claire Foucqueteau.

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