Depuis quelques années,
plusieurs compagnies d’Europe de l’Est, et principalement de Russie réalisent
de nombreuses tournées à travers l’Europe. Il s’agit d’ailleurs de leur
principale source de revenus.
Les noms de ces compagnies ont
tendance à entretenir la confusion dans l’esprit du public : non, le Saint
Petersbourg Ballet Théâtre n’est pas la troupe du Mariinsky, comme le Moscou
Ballet n’est pas le Bolchoï.
Il est évident que la qualité
n’est pas la même, et certains peuvent s’en trouver déçus.
Or, même d’une qualité moindre,
il est quand même bien agréable de voir des ballets du répertoire en province,
qui parait parfois si loin de la capitale…
Revenons sur la 1ère
représentation, le ballet mythique par excellence : le Lac des Cygnes.
Cette petite compagnie, comme
c’est souvent le cas dans ces petites troupes, est portée par de superbes
solistes, qui peuvent faire oublier un corps de ballet parfois hésitant.
Dès le 1er acte, les danseurs
réussissent à embarquer le spectateur dans l’histoire, avec des costumes d’une
belle qualité, une musique superbement jouée ( un orchestre en “live” s’il vous
plait), et beaucoup d’entrain dans la danse.
Le danseur interprétant le fou
du roi est un véritable virtuose, proposant un festival de tours et de sauts.
Les spectateurs ne s’y trompent pas et lui réserve une vraie ovation.
© Lionel Vadam |
Le prince est techniquement très
sûre, et met beaucoup d’intention dans l’interprétation.
Malheureusement, le corps de
ballet féminin pêche par un manque d’ensemble flagrant : une ou deux danseuses
semblent même à la peine. Cette désynchronisation se retrouvera tout au long du
ballet, même durant le fameux pas de quatre des petits cygnes.
Mais toutes ces imperfections
sont vite effacées, tant la danseuse soliste Irina Kolesnikova est impériale.
Une ligne magnifique, des bras sublime, une excellente musicalité, et une
technique à toute épreuve.
Aussi bien cygne blanc que cygne
noir, son interprétation est impeccable.
© St Petersburg Ballet Theatre |
Le pas de deux de l’acte II en
est devenu un moment féérique, où la salle a retenu son souffle, de peur de
troubler l’harmonie parfaite qui régnait sur scène.
Quant à l’acte III, il est aussi
flamboyant et coloré que le l’acte II était doux et délicat.
Les danses espagnoles et
napolitaines sont de hautes volées, et le corps de ballet semble avoir retrouvé
un peu de sa superbe.
Les deux solistes survolent
toujours l’ensemble, avec une Odile diabolique, aux fouettés acérés.
Pas de fin tragique pour cette
version : l’amour du prince et d’Odette triomphe sur Rothbart.
En conclusion ? Une soirée bien
sympathique, où certes tout n’était pas parfait, mais qui a le mérite d’offrir
au public loin de Paris un grand classique du répertoire.
Et qui bouderait son plaisir
devant un orchestre jouant la musique de Tchaikovsky en direct ?
Claire Foucqueteau.
Claire Foucqueteau.
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