A 89 ans, l’immense danseuse du Bolchoï Maïa Plissetskaïa s’en est allée.
La danseuse étoile eut une vie et une carrière pour le moins mouvementée.
Née en 1925, elle verra sa famille faire tristement les frais du joug
soviétique, alors qu’elle n’est encore qu’une enfant.
Au même moment, la future danseuse décide de consacrer sa vie à la danse.
Elle entre donc à l’Académie du Bolchoï, où elle fera toutes ses classes.
Elle entrera ensuite au théâtre du Bolchoï en 1943, et y dansera pendant
près de 50 ans.
Maïa Plissetskaïa impose très vite son style. Des bras sublimes de lyrisme,
dans la plus parfaite tradition russe, accompagnée d’une pointe de sensualité,
qui détonne dans ce régime totalitaire où tout est contrôlé.
La danseuse incarne tous les plus grands ballets du répertoire, même si
c’est véritablement dans le Lac des Cygnes qu’elle laisse un souvenir
inoubliable.
© LIDO/SIPA |
Mais Plissetskaïa rêve d’autre chose. Eprise de liberté, elle veut danser
Béjart, Balanchine, Petit, tous ces chorégraphes qualifiés de “modernes”, et
donc ennemis de la patrie soviétique.
En 1967, elle réussit à inviter au Bolchoï Alberto Alonso, fondateur de
l’école du ballet cubain, pour chorégraphier Carmen Suite. La sensualité à
peine dissimulée de la création fera scandale auprès du pouvoir.
A partir de cette époque, Maïa Plissetskaïa décide de mettre tout son
lyrisme et sa technique russe au service des “maîtres chorégraphes du XX ème
siècle”, comme elle aime les nommer.
Le Boléro est pour Maïa Plissetskaïa un véritable choc artistique. La
danseuse écrit à Béjart, qui accepte d’en faire son interprète. Le chorégraphe
lui créera ensuite Isadora, inspiré de la vie d’Isadora Duncan. Pour
l’anecdote, cette soirée de ballets déclenchera une ovation de 32 minutes dans
le théâtre du Bolchoï.
Son mari, le compositeur Rodion Shchedrin, chorégraphiera “Anna Karenine” et “La Dame au petit chien”, monuments de la littérature russe, qui lui vaudront de vives critiques.
Pour fêter ses 80 ans en 2005, Maïa Plissetskaïa, entourée de danseurs du
monde entier, avait interprété « Ave Maria », de Maurice Béjart.
Seule danseuse avec Galina Oulanova, à avoir obtenu le titre de prima ballerina assoluta, Maïa
Plissetskaïa restera à tout jamais l’étoile éternelle de la danse.
Pour le plaisir des yeux, une galerie d’images rares de Maïa Plissetskaïa http://fr.sputniknews.com/photos/20150503/1015928238.html
Et ce magnifique documentaire:
https://vimeo.com/41874118
Et ce magnifique documentaire:
https://vimeo.com/41874118
© JEAN AYISSI / AFP |
Claire Foucqueteau
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