Vidéo du ballet Aunis de Jacques Garnier

Inclassable, le ballet Aunis est une bouffée d’air frais. Créé en 1980 par Jacques Garnier, il est dansé dans cette vidéo par Kader Belarbi, Wilfried Romoli et Jean-Claude Ciappara. Ce ballet a également été repris par l’Ecole de danse de L’Opéra de Paris lors de la célébration de son tricentenaire en avril 2013, ainsi que lors de sa tournée à Aix-en-Provence en novembre 2013.

Ce ballet est si atypique, que le mieux est de lire la longue et belle description qu’en fait le réalisateur de la captation, et bien entendu de voir la vidéo.






(Prix Jeunesse au festival du court-métrage de Clermont- Férrand 1996)
1994 - 13' - 35 mm - couleur
chorégraphie : Jacques Garnier
Avec Kader Belarbi, Wilfried Romoli, Jean-Claude Ciappara
"Aunis", un solo à l'origine, fut créé en 1979 par Jacques Garnier. A cette époque, lui et Brigitte Lefèvre avaient pris leur distance avec l'opéra Garnier et fondé leur compagnie, le Théâtre du Silence. Un nom qui en dit long sur le désir de retrouver une danse pure, libérée du carcan de la narration et du livret. "Aunis" est un hymne à la joie retrouvée de livrer le corps au mouvement, au rythme et à la musique. En 1980, Jacques Garnier réécrit "Aunis" pour trois interprètes et lors de la biennale de Lyon 1988, Kader Belarbi, Wilfried Romoli et Jean-Claude Ciappara, de l'opéra de Paris, reprennent les rôles. Nous les retrouvons ici, dans ce film qui débute par un hommage à Jacques Garnier, aujourd'hui disparu : "Sourire à la vie, et dans un éclat de rire, aimer."
Fabienne Arvers
Réalisation : Luc Riolon. Production : France 2, Vidéogram Paris. Participation : ministère de la Culture et de la Francophonie (DMD, FASV), CNC, FCM, Procirep, SACD, Sacem, Adami.
AUNIS (1979)
chorégraphie Jacques Garnier
musique originale Maurice Pacher
Aunis : territoire inclus dans le comté du
Poitou, l’Aunis fut délimitée comme
province au XIIIe siècle, placée entre le
Poitou au nord, et la Saintonge au sud
(l’île de Ré en fait partie). Sa capitale est
La Rochelle.
LA CHORÉGRAPHIE
À partir d’une musique traditionnelle qui
est celle de la région de La Rochelle
(l’Aunis), le ballet tente de retrouver le
souvenir des années d’enfance bercées par
le vent du large.
Jacques et ses deux frères.
Les différents thèmes musicaux (une
valse, un tango, une gigue) structurent la
chorégraphie, qui utilise souvent des pas
venus du folklore.
La création d’Aunis à La Rochelle en 1979 était une
version solo (Jacques Garnier lui-même). La version en
trio a été montée l’année suivante pour trois danseurs
du Théâtre du Silence. En 1981, Aunis entrait au
répertoire du GRCOP à l’Opéra de Paris.
En 1988, pour la Biennale de la Danse de Lyon, Jacques
Garnier choisissait Kader Belarbi, Jean-Claude
Ciappara et Wilfried Romoli pour une nouvelle
présentation d’Aunis (qui a été filmée par Luc Riolon,
en 1994).
Depuis, Jean-Claude Ciappara a remonté Aunis pour
plusieurs compagnies, dont le J.B.F. (Jeune Ballet de
France des JMF), le Ballet de l’Opéra de Bordeaux, les
spectacles «Jeunes Danseurs» de l’Opéra de Paris, le
Ballet du Rhin et le San Francisco Ballet.
Josseline Le Bourhis
LA MUSIQUE
Pour la petite histoire, la naissance du
ballet Aunis remonte à l’année 1978, où
Brigitte Lefèvre offrit à Jacques Garnier,
pour son anniversaire, un accordéon
diatonique. L’idée vint alors à Jacques de
faire un ballet sur des musiques jouées par
cet instrument (plus «traditionnel» que
l’accordéon chromatique moderne et
complexe d’aujourd’hui).
Jacques Garnier se mit à la recherche
d’un musicien pratiquant cet instrument.
Il me rencontra. J’habitais la ville voisine
de Niort.
On se vit souvent pour trouver ensemble
des thèmes musicaux en concordance avec
la danse qu’il élaborait petit à petit (dans le
studio, à La Rochelle) ou réciproquement,
tel air de musique –sorti du folklore– lui
inspirait une gestuelle particulière.
Ainsi est née ma «composition» qui
emprunte à différentes musiques
populaires et où se succèdent : la doïna
(sorte de complainte d’origine roumaine,
mélodie lente et nostalgique que l’on
retrouve au Portugal et jusque dans le
«blues»), la scottish des trois tours (danse
d’origine écossaise, mais très vite adoptée
par les pays de l’Ouest. Les trois tours sont
celles de La Rochelle : St Nicolas, la
Chaîne et la Lanterne), la valse de la
«Venise Verte» (comme l’on nomme le
Marais poitevin), le tango bueno (évocateur
des «bals»), la gigue (d’origine anglosaxonne,
mais très répandue chez nous) et
le pas d’été (danse archaïque de virtuosité,
pratiquée dans le Poitou d’autrefois. Le
rythme donné ici lui donne une allure de
«samba» brésilienne).
Jacques Garnier était de ces êtres
sensibles et dynamiques qui savent se
mettre à l’écoute des autres, et qui
oeuvrent sérieusement à ce qu’ils font,
sans jamais se prendre eux-mêmes au
sérieux. Si le créateur d’Aunis n’est plus
là, il reste «par ce ballet» bien vivant
parmi nous.
Maurice Pacher

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